De braços com Maiakowski
2019, Photographies numériques. Tailles divers.
«De braços com Maiakowski» signifie : De bras croisés avec Maiakowski. Il s'inspire du poème de Manuel de Barros qui s’appelle «Le photographe».
Ma démarche artistique explore l’enregistrement autobiographique et l’exploration de la sur-banalité tout en prenant du recul, sans parler de soi directement. A la fin de 2018, le renouvellement de mon titre de séjour a été refusé et j’ai reçu une obligation de quitter le territoire français immédiatement.
Dans ce travail, je parle de cette période où j’étais enfermée dans mon appartement, coupée du monde et de la vie. En suspension. Quand on est dans cette espèce de bulle, on pense aux gens qui sont loin, au passé avec nostalgie et aux choses que l’on a perdues. Le silence est écrasant, unsupportable. Ce sont ces sentiments qui m’ont marquée le plus et que j’essaye de transcrire sensiblement en images.
Comme dans le poème de Manuel de Barros, cette série traite de la difficulté de photographier ce silence.
Le sujet ici est l’achèvement, l’accomplissement, la consommation d’une affaire. L’absence. Le silence comme l’achèvement absolut.
L’Absence de bruit, d’agitation.
Le silence absolu, écrasant, éternel, silence de mort.
Le silence de la campagne, des champs, des forêts. Pas un souffle de vent murmurant.
Le silence des chambres vides.
Les non-lieux. Le silence des âmes.
L’envoûtement des vieilles choses, les choses oubliées.
L’extinction de la flamme. L’épanouissement du temps.
La pénombre. Le calme. Le silence en soi.
Écoute ce qu’on entend lorsque rien ne se fait entendre. Les bruits perdus du silence nocturne.
« Comme la mort est le parachèvement de la vie, ce qui lui donne forme et valeur, ce qui ferme sa bouche, de même le silence est l’aboutissement suprême du langage et de la conscience. Tout ce que l’on dit ou écrit, tout ce que l’on sait, c’est pour cela, pour cela vraiment : le silence. »
J. M. G. L Le Clézio.
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